Dans les périodes de transitions ou de changements, nos peurs et incertitudes peuvent prendre le dessus… Lorsque j’ai quitté mon “emploi confort” pour monter mon entreprise, j’ai vécu la peur de manquer d’argent, de me sentir seule (en travaillant de chez moi) et d’échouer! Cette petite voix, qui en pleine nuit me murmurait, “Et si j’échouais, et que je ne retrouvais plus de travail par la suite? Que le marché du travail ne valorisait pas mon expérience d’entrepreneure…?” Une période de changements à venir est source d’inconnu, et qui dit inconnu dit peur… et surtout une belle excuse pour ne pas agir, de rester dans sa zone de confort, laquelle, on le sait tous, est en fait, bien inconfortable.

Ces pensées nous enlisent tranquillement dans une certitude – qu’elles sont véridiques! Qui, d’entre nous, ne s’est jamais trouvé trop gros, grand, sans intérêt,… alors que nous étions bien les seuls à nous juger.

Le secret : plus on se focalise sur ces pensées limitantes, plus on leur donne du pouvoir, et donc on agit comme si c’était vrai.

On se… limite dans nos actions, nos idées, nos envies, et les possibilités se réduisent elles aussi, dû à ce processus interne. Nous appelons donc ce mécanisme : le sabotage intérieur ou le Saboteur. Voici mes astuces sur ce qu’est le Saboteur, et comment le reconnaître dans votre vie :

1. D’où vient le Saboteur?

Ce sont des mécanismes internes que nous avons tous, et qui proviennent de l’âge des “Pierrafeu”. Ces mécanismes ancestraux étaient mis en place en fait nous protéger de tout “risque” en nous faisant peur, pour garantir notre survie dans un environnement comment dire, euh… un tout peu plus hostile qu’aujourd’hui! Nous avons conservé ces mécanismes et de nos jours, or une vie sans un minimum de risque ne nous permet, ni d’évoluer, ni de grandir, ni de se développer.

Ces peurs nous obligent ainsi à rester dans une forme de statu-quo, inconfortable car nous ne respectons pas nos envies, nos valeurs profondes, notre potentiel.

 

2. A quoi reconnaît-on le Saboteur?

Comme ce sont des mécanismes souvent inconscients, bien ancrés, ce n’est toujours évident de mettre le doigt dessus, voici donc quelques indices pour vous :

->Le Saboteur a une voix!

Maintenant Coaching-say-noécoutez-vous, lorsque vous dîtes “Je devrais….”, “Je suis supposé être, faire ect.”, “Je n’y arriverai pas”, “Je ne peux pas”, “Et si…”, “Je ne suis pas assez/trop…”, notez aussi les “toujours” et les “jamais” dans vos phrases ect. Remarquez que ces petites phrases innocentes peuvent souvent assassiner votre créativité, votre débrouillardise, et donc vos possibilités.

Cette voix peut venir de notre histoire (“Sois toujours gentille, accepte tout, ne contredis personne” de notre enfance par exemple), d’expériences vécues (“Si je fais le premier pas, je vais me faire rejeter comme la dernière fois”) ou de la peur des autres, de la société (“Monter son entreprise aujourd’hui, c’est trop risqué, surtout… avec la crise!”).

->Le Saboteur se prend pour Madame Irma (et ce,… sans boule de crystal! Il est fort ce Saboteur)

Votre Saboteur connaît le futur souvent dans ses pires scénarios et a des théories sur tout. Voici quelques exemples pour vous: “Prendre du temps pour moi? Non, car je ne veux pas passer pour une égoïste!” (or ne serait-ce pas juste prendre soin de soi?), “Si je quitte mon petit ami… Je vais finir seule, c’est clair, tout le monde est pris, je me vois grossir comme une vache devant ma TV tous les soirs, en pleurant” fortuneteller(heureusement que c’est loin d’être le cas pour beaucoup) ou bien ou même “Je devrais accepter tous les dossiers que mon patron me redonne en dernière minute, je veux montrer que je bosse fort pour être promue!” (bon courage!), “Je suis supposée avoir maison, bébé, et labrador à mon âge, sinon c’est la loose!” Toutes ces concepts, théories… ne seraient-ce pas plutôt le fruit de peurs plus que de possibilités créatives? En coaching, une de nos affirmations est “Rien n’est vrai, tout est vrai”. Mettre des étiquettes sur les personnes, les situations rassurent celui qui le fait, rien de plus. Le Saboteur adooore mettre des étiquettes. Tout cela créée un stress et une tension énorme en soi-même et donc, avec ceux qui nous entourent.

->Le Saboteur a une énergie physique

Quand on écoute cette petite voix, votre corps vous envoie des signaux très clairs : on se sent anxieux, stressé, triste, … bref loin de se sentir à son top. Le Saboteur fait semblant d’être un ami bienveillant, en voulant nous sur-protéger mais en fait, il nous décourage plus qu’autre chose. Merci le faux-ami!

3. Reconnaissez vos propres Saboteurs

Shirzad Chamine a déterminé 10 types de Saboteurs principaux dans son livre Positive Intelligence : le Juge (“Tu es trop…”), le Contrôlant (“Je dois tout savoir, anticiper, être partout”, “Personne ne doit me dire ce que je dois faire”), le Perfectionniste (“Je connais la meilleure manière de faire, je déteste les erreurs”), l’Evitant (“Fuyons le conflit!”, “Ça va se régler tout seul”), le Sans-Repos (“Faire, faire, faire est mon crédo”, “Je veux plus… toujours plus”), la Victime (“Ça n’arrive qu’à moi, personne ne me comprend”), le Super-Performant (“Je dois être la meilleure”), le Super-Vigilant (“Je dois être sûr à 100% avant de me lancer”, “Quelle est ma prochaine tuile?”), le Béni-oui-oui (“Je dis oui à tous pour être aimé”, “Si je ne l’aide pas, qui va le faire?”), l’Hyper-Rationnel (“Tout doit être logique, les émotions ne sont que des distractions”). Le Juge est le Saboteur que presque tout le monde a. Faites le test pour découvrir quels sont vos principaux saboteurs avec un rapport détaillé bien fait (test en Anglais) : http://positiveintelligence.com/assessments/

Pour ma part, un de mes gros Saboteurs était le “Béni-oui-oui” (ou Pleaser en anglais), je voulais plaire à tous pour être sûre d’être aimée, avec la peur au ventre à certains moments de dire “non”… J’ai compris qu’en disant “oui” à tous, je mettais mon bien-être et mon équilibre au second plan. Le fait de comprendre que c’était un Saboteur m’a permis de relâcher la pression et d’avoir une vraie bienveillance pour moi-même.

Apprendre à connaître nos mécanismes de survie est une première étape au changement.

Soyez donc vigilant à la manière dont vous vous parlez, à ce que vous vous dîtes. Notez les grandes tendances, et mettez le doigt sur un ou plusieurs Saboteurs. Il est temps de passer la vitesse supérieure! Nous sommes les Spielbergs de nos vies, nos scénarios mentaux deviennent réalité si nous y croyons. L’essentiel est d’être focalisé sur le scénario qui nous fera grandir. Nous devenons ce que nous pensons être.

Quels sont vos Saboteurs? Où les voyez-vous à l’oeuvre dans votre vie? Partagez ici votre expérience.

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